Je courais dans l’appartement à la recherche de mon téléphone n’ayant aucune idée de l’endroit où j’avais pu le poser comme presque toujours. Ces derniers temps j’étais devenue un désordre ambulant, mon appartement ressemblait à une foire fouille et je me perdais toujours dans tout ceci. Je le trouvais enfoncé dans le canapé en composant le numéro d’Isaac laissant un message sur sa boite vocale « Rejoins moi au bar dans une heure et soit pas en retard » c’était un peu un ordre mais avec lui je pouvais me le permettre sans soucis. Il était devenu l’un de mes meilleurs amis en passant par la case ex pour redevenir le petit ami. Je n’étais plus la petite Isobel douce et innocente, j’étais devenue une sorte de forteresse pleine de méchanceté parfois même. Je repensais encore à cette pseudo conversation avec Alyx, je regrettais d’avoir été méchante et dure avec elle, depuis le départ de Wayne j’avais perdu ce truc qui me définissait totalement, l’étincelle, la force et le courage qui m’avait habité tout ce temps. Je me cherchais encore et la seule chose qui me donnait encore envie c’était le cinéma, j’aurais pu tout faire pour une seule minute derrière la caméra, j’adorais ça. J’enfilais rapidement une veste et une paire de chaussures pour rejoindre le bar le plus proche ou j’avais donné rendez-vous à Isaac. Je pris un taxi ne sachant pas si j’allais boire ou non et je me refusais de risquer de prendre la voiture. Bref je passais la porte le voyant là. Je souris doucement en voyant qu’il n’était pas en retard « Bonjour chéri » dit-je presque ironiquement, je n’avais pas l’habitude lui donner ce genre de surnom bien au contraire, ma vision de l’amour avait bien changé depuis le temps alors à la poubelle les surnoms un peu trop petit couple parfait. Je m’installais sur un tabouret à côté de lui « On commande le champagne ? On as un truc à fêter » c’était presque vrai au fond. Cette journée n’avait pas été totalement ordinaire pour moi et je n’avais pas l’envie de lui cacher ce genre de chose et de douter dix ans sur la question alors j’étais là avec l’envie de lui parler sans me prendre la tête avec lui. Je passais ma main dans mes cheveux en commandant quelques choses qu’il aimait et un cocktail pour moi, le champagne étant un peu ironique. Il fut un temps où j’aurais totalement paniqué, enfin je paniquais mais je n’exprimais rien et j’avais presque la solution à ce problème, je pris mon verre « Trinquons chéri, tu vas encore être papa » je souris doucement en passant ma main sur mon ventre avant de boire une gorgée du liquide orange et de poser le verre sur le bar. C’était un peu compliqué dans ma tête mais au moins ça serait compliqué dans la sienne aussi.

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J’avais reçu un appel enjoué de sa part. Dans cet appel elle insistait sur le fait que je sois au bar dans une heure pétante. Je venais de sortir d’une réunion de la rédaction. Autant vous dire que ce fut une joyeuse rigolade. Elle devait avoir lu dans mes pensées car j’avais besoin d’un bon remontant. Je saluai l’ensemble de la rédaction avant de sauter dans le premier ascenseur. Direction de troisième sous-sol pour m’encanailler avec ma bagnole. Pénétrant à l’intérieur je fis vrombir le moteur avant de démarrer et déambuler dans les rues de Los Angeles. La radio diffusa la chanson d’Harry Belafonte que je me mis à chanter à tue-tête. Arrivé devant le bar en question je fis un créneau et me garer. Je sortis et me dirigeai vers le lieu de débauche. Je poussai la porte et mes oreilles furent inondées par une chanson d’Adèle. Je ne pourrais visiblement pas penser librement avec cette musique assourdissante. Je ne vis pas de chevelure feu dans les parages. Elle ne devait pas être encore arrivée. Je n’allais pas l’attendre pour trinquer. Je m’assis au comptoir et je commandais une consommation que le barman s’empressa de me servir. Il me l’apporta. A peine j’eus le temps de l’apporter à mes lèvres que je fus accosté par une brunette, de mon âge. « Que faites-vous là beau brun ? ». Je me tournais vers elle. Je lui débitai un mensonge pour la faire déguerpir : « Je cherche désespérément une jeune fille comme vous qui puisse être une bonne mère pour mes quatre enfants. Elle a eu une rupture d’anévrisme il y a de cela six mois. Elle est morte. » J’ai un peu grossi les choses, je n’ai qu’un seul marmot, Dieu m’en garde. Il est amplement suffisant, même il est de trop. Dans tous les cas ma tirade eut l’effet escompté. Elle déguerpit. Je feins un intérêt pour sa personne : « Attendez ! J’ai de suite perçu le courant qui passait entre nous ! Revenez ! » Je me retournais vers mon verre et bus son contenu d’une traite. Soudain j’entendis sa voix me souffler à l’oreille. Elle s’installa à mes côtés et me conseilla de commander le champagne. « Le champagne ? Pourquoi ? Tu veux qu’on célèbre le magnifique article que je dois confectionner pour la nouvelle année sur les événements marquants de l’année 2011 ? » Dis-je avec une joie tellement dissimulée qu’elle était imperceptible. Je me saisis de sa main avant de la regarder droit dans les yeux. Elle trépignait de me dire quelque chose, c’était flagrant. Au lieu de cracher le morceau elle commanda un mojito pour ma personne et un autre pour elle. Quand le barman revint je me saisis du verre, je trinquais rapidement vers elle avant de le porter à mes lèvres et d’en boire une gorgée. Je n’eus pas le temps de l’avaler… Elle lâcha une bombe. Je recrachai tout sur le comptoir et me mis à tousser affreusement manquant de m’étouffer. Il me fallut quelques secondes avant que tout revienne à la normale. Mes yeux me piquaient, ma gorge me brûlait, ma respiration était saccadée. Difficilement je pus sortir une phrase : « C’est une blague ? » Mais en regardant dans les yeux d’Isobel, je m’aperçus que non. Que mon âme soit damnée. J’étais donc maudit. Je ne pus dire qu’un seul mot… « Avorte ! »

Je commençais à me dire que je devais être maudite par une sorte de puissance supérieur, ces derniers temps rien n’allait dans la direction que je voulais et tout se compliqué aux fils des jours. En entrant dans le bar à cet instant précis, je savais que je venais de compliqué encore toutes ces choses. Je m’étais refusé d’avoir peur et de devenir toute moule ou paniqué, je devais rester calme et la chose qui me sembler le mieux pour ça n’était autre qu’un verre pour calmer mes idées. Je fixais Isaac sans savoir comment aborder le sujet, en réalité je n’avais aucune idée de ce qu’il dirait, il était une contradiction à lui seul et j’étais incapable de prévoir ces réactions mêmes si je le connaissais depuis un bon moment. Je siroté doucement mon verre, restant calme ne laissant rien paraitre de ce que je pouvais ressentir à cet instant alors que l’heure d’avant j’avais été à deux secondes de briser le miroir de ma chambre si seulement je n’avais pas une force d’oiseau. J’avais fait plusieurs test de grossesse pour être sûr, je les avaient étalés sur le sol de ma chambre à trembler à la lecture de toutes ces choses positives s’affichant devant moi. Je supposais que la peur devait être de circonstance, et comme toutes les filles je posais mes mains sur mon ventre fixant mon reflet dans le miroir, j’imaginais mon ventre arrondi par un enfant grandissant et la seule chose que je voyais fut les larmes remplissant mes joues. J’imaginais tout ça et je ne voyais que refuser et renoncer à mes rêves pour un enfant que je n’étais même pas sure de vouloir. Je le regardais avec le sourire « Sans te vexer cela n’as rien à voir avc ton article si fabuleux sera-t-il » en réalité c’était tout le contraire. C’était déjà la seconde fois, la seconde fois que je tombais enceinte et la première fois fut un avortement alors rien n’était tout rose bien au contraire et j’avouais que toutes ces choses commençait à me peser. Ce fut enfin sorti je le fixais alors que j’avais réussi à lui avouer pourquoi nous étions là et que cela n’avait rien a voir avec un rendez-vous galant. Il s’étouffa et je me senti stupide « J’ai l’air de plaisanter ? » en réalité je devais être un mélange entre la peur, la froideur, l’indécision et tous ces sentiments semblables. J’avais peur de rater les choses, de me tromper, de faire une erreur en donnant naissance à ce bébé, de n’avoir aucun avenir avec un garçon comme Isaac, je me sentais un peu mieux à ces cotés mais j’ignorais encore si cela suffisait amplement. Je fini mon verre d’une seule traite posant mes yeux sur lui « Dire que j’ai cru que tu me dirais une vanne pourri ou un truc du genre c’est pas de moi » je pouvais presque rire de ça. J’étais incapable de prévoir ces réactions mais au moins cette fois ceci était clair et précis, et au fond il n’avait peut-être pas tort, je commandais un nouveau verre du regard en regardant Isaac « Faut qu’on en parle, sérieusement »au fond nous n’avions pas d’autre solution.

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Elle croyait que j’allais prendre cela à la rigolade. En même temps c’est fichtrement drôle d’entendre ma petite amie m’annoncer que je vais être une nouvelle fois papa. Je me marre, mais ça ne se voit pas car c’est excellemment bien caché. Elle me connaissait bien mal pour supposer que j’allais sortir une blague vaseuse sur un sujet aussi grave que celui-là. J’étais perdu dans mes pensées. Je ne savais plus trop quoi dire, ou faire. Une enclume m’était tombée sur la tête à cet instant précis. Je ne savais pas comment réagir. J’avais l’impression à un déjà vu. C’était terrifiant. « Sincèrement je suis sans voix. Tu veux que je te dise quoi ? Encore un mioche… Déjà qu’il y en a trois en préparation alors bon… Ca va être l’invasion… Faut les exterminer avant qu’ils nous exterminent ! » Je disais cela crument mais c’était l’opinion que j’avais. Ils poussaient plus vite que les champignons c’était ahurissant. Je la vis commander une nouvelle boisson alcoolisée. Etrange pour une femme qui se savait enceinte. Généralement, on se met directement à tourne au jus d’orange et à l’eau plate. Enfin elle proposa que nous parlions. Heureusement qu’elle le disait sinon je ne l’aurais pas su. J’avais l’envie affreuse de me désolidariser de l’action présente. Je bus enfin une gorgée convenablement. Puis je la regardais avant de lui dire : « Au pire on investit dans un congélateur, en ces temps de crise, il faut prévoir de la nourriture de survie ! » C’était en vogue de congeler les bébés. Ca permet de boucler les fins de mois. J’engloutis mon verre et je me laissai embarquer par la musique, j’essayai de partir loin de ce lieu, de cette révélation fracassante. Je pensais à ma famille. Si je leur annonçais la mise en cloque de ma petite amie, il ne le supporterait certainement pas. Une fois, pas deux. Et Mamie, si je lui disais, le supporterait-elle à son âge ? Elle ferait tout pour qu’on le garde, elle n’est pas irlandaise pour rien. Je m’étais encore une fois mis dans de beaux draps. « Non, mais tu as raison, il faut parler sérieusement de… » Je repris ma respiration, buvant une autre rasade de mojito. Je regardais le plafond puis me retournais vers elle et je continuais : « … des modalités de ton avortement. » Et il fallait vraiment bien réfléchir, ce n’était pas une opération facile. « Sincèrement tu te sens d’avoir un merdouset ? »

Je fixais ces prunelles une nouvelle fois perdue. J’avais déjà vu ça, cette sensation de tout perdre en une seconde, je pouvais encore me voir enceinte pour la première fois, à totalement paniqué à l’idée d’avoir un enfant mais surtout de ne pas être prête pour cette chose, j’avais vingt ans la dernière fois, des rêves pleins la tête et en toute réalité cette fois rien n’avait réellement changé, j’avais pris un an de plus depuis mon précédent avortement, mais j’avais toujours cette boule au ventre à l’idée d’avoir un enfant et la présence d’Isaac n’arrangeait rien, je n’avais aucune idée sur l’avenir de ce couple que nous venions de former pour la deuxième fois, j’avais confiance en lui réellement mais tout était tellement confus dans ma tête et j’avais toujours vu la famille comme quelques choses d’unis avec des parents s’aimant plus que tout au monde et du désir et je ne ressentais rien, je pensais encore à Wayne parfois et tout ceci semblait fou, un enfant ne voulait pas seulement dire formé une famille mais je voyais ça comme une façon de renoncer à ce qui comptait plus que tout au monde, avoir une carrière, devenir actrice. Je pouvais presque sentir mon cœur battre à pleins rythme sous cette simple idée mais les mains posait sur mon ventre rendait tout ça impossible. J’avais besoin de boire pour oublier, mettre un terme à tout ce qui commençait à me rendre folle « Oui en réalité j’aurais aimé que tu dise un truc comme ça, ça aurait détendu l’atmosphère et je suppose que j’en ai besoin » c’était plus qu’affreux cette sensation d’être coincée dans un cercle vicieux. Je ne voulais pas de ça pour lui, je refusais déjà qu’il reste en ma compagnie pour un enfant, Je n’avais même aucune idée du pourquoi il avait accepté de retourner avec moi, j’avais toujours cru qu’il me détestait, que c’était amusant ces pics et ces taquinerie en tout genre, je trouvais ça plutôt drôle en réalité. C’était au fond tellement bon d’être avec Isaac, il était plutôt drôle même si il pouvait être totalement insupportable, il n’était pas méchant, il était là dès que j’en avais besoin et je n’avais pas besoin d’être quelqu’un d’autre « Oui c’est envisageable mais tu seras prêt à me supporter tous les jours, à chaque minutes dans une cellule de trois mètres sur trois ? » je ris presque imaginant la scène, tous les deux enfermés dans cette minuscule cellule hurlant pour passer une seconde loin de moi car je pouvais être la pire petit ami du monde si je le désirais réellement. Je bus une nouvelle gorgée alors que je le fixais « Je ne suis pas prête, j’ai vingt et un an et c’est pas comme ça que je vois ma vie … Et je ne veux pas t’imposer ça, surtout que nous sommes incompatible sentimentalement » dit-je avec un petit rire sarcastique. Je jouais avec mon verre « J’ai déjà avorté une fois, ça a été dure, j’ai rien dit mais c’était plutôt horrible à faire et à porter comme poids … Je ne suis pas sure de pouvoir faire ça à nouveau, tuer quelqu’un même si ce n’est qu’une sorte de graine » j’avais cette culpabilité horrible de me dire que des gens sur terre ne pouvait pas avoir d’enfant et que j’allais en tuer un pour la seconde fois ; Je frissonnais, sentant mon corps se crisper et avoir peur à cette idée « J’ai peur de ne pas avoir la force d’avorter, et je ne peux pas avoir d’enfant, je ne me sens pas prête pour ça … Et rien ne semble être la bonne solution … Je dois faire quoi ? » je le suppliais presque là, de m’aider à faire le bon choix.