Emmitouflée dans son écharpe et son gros manteau, Kiara se dépêchait de marcher afin d'atteindre le plus rapidement possible le Starbuck's. Elle avait eu une soudaine envie de se prendre un bon chocolat chaud, oubliant le froid qui commençait à s'installer sur San Francisco. Elle avait décidé de passer une journée tranquille chez elle avant de partir en boîte de nuit le soir, pour faire la fête jusqu'au levé du jour. Ces derniers temps, ses journées se ressemblaient, sa vie lui paraissait si inintéressante. Depuis la mort de sa mère, il y a environ un mois, Kiara n'était plus la même. Au début, elle n'arrivait pas à réaliser, elle se disait que ce n'était qu'un horrible cauchemar et qu'elle allait se réveiller au côté de sa belle maman. Elle s'était renfermée sur elle-même. Mais une petite escapade loin de tout lui avait fait du bien, elle avait recommencé à reprendre du poil de la bête, sortant de plus en plus, pour oublier et ne pas se lamenter. Il fut un temps où la jeune femme était une petite rebelle, fumant, se droguant, boire sans modération, mais elle avait réussi à se reprendre. Malheureusement, cet évènement tragique avait réveillé en elle l'ancienne Kiara, en plus forte. Elle avait trouvé dans toutes ces conneries, le moyen d'oublier et de se sentir vivante, alors elle ne pouvait plus s'en passer. Et un jour, tout cela finira par la tuer, mais elle en avait rien à foutre.

Arrivée au comptoir du Starbuck's Coffee, elle commanda sa boisson chaude, avant d'aller s'asseoir à une table, avec son chocolat chaud. Elle prit quelques gorgées tout en regardant autour d'elle. Des tables remplient de personnes, parlant, souriant, rigolant, créant un brouhaha incessant. Une personne s'installa à une chaise en face d'elle, la faisant sursauter de surprise.

La jeune femme éclata de rire, contente de voir son ami. Aaron était un jeune homme plutôt beau physiquement, elle avait pu le remarquer lors de la nuit qu'elle avait passé avec lui. Elle l'avait rencontrer grâce à Alessa, sa collocataire, et alors qu'elle était partie avec son copain faire des choses, Kiara et Aaron étaient restés seul, avant de céder eux aussi à la tentation. Mais ce n'était que l'histoire d'une nuit et personne d'autre à part eux deux était au courant. Ils étaient toute fois restés amis.


Elle lui fit un petit sourire sincère. Ces derniers temps, ce n'était pas facile, mais avec lui, elle y arrivait un peu. Peut-être était-ce parce qu'il avait su être présent quand il le fallait ? Elle ne savait pas trop mais ça lui faisait du bien de le voir. En toute amitié évidemment, Kiara ne l'aimait pas plus que ça, elle avait passé une très bonne nuit mais ça s'arrêtait là, tout les deux le savaient très bien.

Ces derniers temps, la vie de Kiara était complètement bouleversée avec le décès de sa mère. Elle ne s'en était toujours pas remise et tout lui paraissait tellement dur à supporter. Elle ne faisait que survivre dans ce monde de fou et malgré ses amis qui l'aident au mieux, elle n'arrivait pas à aller bien. Tous les matins en se réveillant, elle se dit que ça ira, mais ça ne va pas, et ça n'ira jamais. C'était trop tard.

Aujourd'hui, Kiara avait décidé de se rendre au Starbuck's pour un bon chocolat chaud, ce qu'elle fit. Le lieu était bondé mais par miracle, elle trouva une table libre, s'y asseyant en sirotant tranquillement sa boisson. Ce fut à ce moment-là qu'une personne, Aaron Stevens, s'assit à sa table, la faisant sursauter de surprise. Un petit rire lui échappa, ce qui était très rare ces derniers temps. Pourtant, tout semblait facile lorsqu'elle était avec lui. Peut-être était-ce parce que malgré la nuit passée ensemble, ils avaient réussi à rester amis ? Ou parce qu'il vivait depuis toujours des choses pas facile et cela l'aider à la comprendre ? La jeune femme ne savait pas trop mais cela lui faisait du bien.


Elle n'osait plus le regarder, surtout pour ne pas qu'il voit les larmes qui commençaient à se former dans ses beaux yeux verts. Elle avait commencé à se dire que ça allait mieux, mais quand elle y repensait, il n'y a jamais eu d'amélioration, elle se faisait juste des idées pour ne pas sombrer. Mais plus le temps passait, plus elle coulait sans pouvoir revenir à la surface. C'était beaucoup trop dur. Puis elle en oubliait ses études aussi. Cela faisait un petit moment qu'elle n'était pas allée en cours, n'étant pas d'humeur. Elle ne faisait rien à part rester chez elle. Aujourd'hui, c'était exceptionnel qu'elle soit sortie, et encore plus un miracle qu'elle est croisée Aaron.

Ces derniers temps, la vie s'acharnait un peu trop sur Kiara. Le décès de sa mère, son agression, c'était trop, beaucoup trop et la jeune femme avait l'impression qu'elle allait lâcher prise. Malgré que cela commençait à allait un peu mieux, qu'elle s'en remettait doucement, elle avait peur. Vivre sans sa mère lui semblait tellement inintéressant qu'elle ne savait que faire. Elle faisait pourtant genre d'être mieux en présence de ses amis ou de sa famille. La jeune femme était actuellement au Starbuck's Coffee avec Aaron, un ami qui lui avait souffert énormément, et cela depuis tout petit. Atteint de la mucovisidose, la vie n'était pas toujours simple pour lui, mais il profitait de la vie et ne se prenait pas la tête. Un magnifique exemple pour Kiara, qui ne comprenait pas comment il pouvait être aussi joyeux après tout ce qu'il avait subit.

Le jeune homme lui demanda comment elle allait, et elle ne put que faire semblant que tout allait bien, ne voulant pas l'inquiéter. Cependant, elle détourna rapidement la conversation et lui demande ce qu'il faisait ici. Elle ne l'écouta que d'une oreille, divaguant dans ses pensées. Cela était devenue une habitude depuis un certain temps, elle tentait tant bien que mal de suivre les conversations mais n'y arrivait jamais. C'était bizarre. Aaron vit bien qu'elle n'était pas dans son meilleur état, et lui proposa donc de diner un soir, entre amis évidemment.

La jeune femme se mit à rire doucement, histoire de montrer à son ami qu'elle était encore capable de rigoler, comme avant. Comme avant ... Une expression qu'elle n'aimait plus utiliser, car elle savait très bien que plus rien ne serait comme avant. Mais elle faisait avec.